Livre d'Or

Deux langues : pourquoi ?

Essentiellement pour deux raisons d’égale importance:

  • L’apport indiscutable du bilinguisme précoce pour le développement des compétences linguistiques chez les enfants. Le fait de manier deux langues dont les structures et les intonations sont très différentes, de pouvoir les comparer entre-elles, forme la faculté de language en particulier lorsque ces deux langues sont acquises avant 7 ans. L’enseignement bilingue profite ainsi au français et est un formidable atout pour l’apprentissage ultérieur des langues étrangères. Ci-dessous l'interview particulièrement démonstratif du psycholinguiste Gilbert Dalgalian


    Gilbert Dalgalian

    Ces deux textes de psycholinguistes en sont également la démonstration :

Bénéfices et conditions d’une éducation bilingue précoce : ce que nous disent les neurosciences par Gilbert DALGALIAN
L’éducation bilingue précoce présente trois avantages dans la formation de l’enfant :
· il est plus formateur que les mêmes apprentissages menés tardivement ;
· il apporte un bénéfice global : il profite aussi à la langue maternelle ou 1ère de l’enfant ;
· il offre davantage de transférabilité qu’une éducation monolingue pour aborder toute nouvelle langue.
Ces avantages sont tous reliés aux potentialités acquisitionnelles du bébé, puis .......... lire

Les avantages du biliguisme précoce par Maria Kihlstedt
A l’heure de la construction européenne, personne ne conteste plus le bénéfice que constitue, pour le jeune enfant, la capacité de maîtriser plusieurs langues. D’un point de vue scientifique, les chercheurs s’accordent à penser que la construction d’un bilinguisme équilibré dépend étroitement de l’âge de démarrage - plus tôt on commence mieux c’est. Il est assez généralement admis que l’« âge critique » se situe autour de 7 ans.
En effet, ce n’est que très récemment que ......................................................................lire

  • La nécessité de lutter contre le déclin de la langue bretonne.

Au siècle passé, on a appris à des générations de bretons qu’il fallait oublier la langue bretonne au profit du français. Les notaires parlaient en français, les instituteurs parlaient en français,… bref l’ascension sociale passait par l’oubli du breton, l’unité nationale par l’uniformité des cultures et donc de la langue.
Aujourd’hui beaucoup de gens ont compris qu’unité ne veut pas dire forcément uniformité, que si une langue commune à des effets évidemment positifs, la diversité des cultures et des langues est aussi une richesse qu’il faut préserver. Etre bilingue, c’est dire « oui » au français ET « oui » à sa langue régionale.
La langue bretonne , comme toute autre langue est un patrimoine, une richesse culturelle à préserver et à promouvoir pour la diversité culturelle en France et en Europe. Nous avons besoin du français pour nous comprendre sur notre territoire, de l’anglais, de l’allemand, de l’espagnol… au niveau international, mais nous avons aussi besoin du breton, du basque, du corse, du catalan… pour préserver nos spécificités régionales et nous enrichir de nos différences.
Cet extrait d’un livre E. Vallerie illustre bien ce propos :

La langue bretonne ne sert à rien
« Je ne vous dis pas que le breton est mort, je vous dis seulement qu’il ne sert à rien. Comme le basque. Et le kabyle. Et le tchouvache. Et le slovaque. Mais le français n’est pas plus utile, ni l’allemand. Et le jour où le monde entier parlera l’espèce de pidgin, vaguement dérivé de la langue de Shakespeare, qui sert à retenir une chambre à Bangkok ou à marchander un poncho made in taiwan à Acapulco, on s’apercevra que l’anglais lui-même ne sert plus à rien. Aucune langue ne sert à rien, s’il s’agit seulement de communiquer. Les ordinateurs y pourvoiront bientôt. Et n’importe quel code binaire remplira cet office plus efficacement que les trois cents mots d’aucun volapük. Déjà pour transmettre des idées, on peut se passer du langage; des gestes, les images, les formules mathématiques ou chimiques peuvent y suffire. A fortiori peut-on se passer d’une langue donnée, fût-elle la plus répandue du monde, pour troquer des actions, des armes ou des esclaves.
Tout irai pour le mieux si le langage n’était qu’un outil de communication. S’il n’était pas d’abord le creuset où se forme la pensée de l’homo sapiens sapiens.
Les langues sont des grilles pour déchiffrer le monde. Plus le nombre s’en restreint, plus l’esprit de l’homme s’appauvrit. L’horreur serait un monde unilingue, un monde qui ne connaîtrait qu’une approche uniforme de la vie, de la mort, de l’amour, de l’avenir. Que pourrions-nous échanger si nous pensions tous de la même façon ? A quoi bon être nombreux si nous devions être interchangeables ?
Il devrait être obligatoire d’être au moins bilingue. Non pas pour savoir demander sa route sitôt que l’on met un pied hors de l’Hexagone, mais pour ne pas poser sur le monde un regard borgne. Car c’est être borgne que de rester prisonnier d’une seule langue. C’est se condamner à ne pas voir les reliefs, à prendre les mots pour des choses, à s’abandonner aux idées reçues, au mirage des formules convenues, des schémas préétablis. Le bilinguisme seul permet de n’être pas dupe des lieux communs. »

Erwan Vallerie « Ils sont fous ces bretons !! » Ed. Coop Breizh 2003